Collage artiste anonyme  (2022) ©moi

« Lorsque nous sommes vraiment nous-mêmes, beaucoup de gens s’éloignent, mais cela crée l’espace nécessaire pour que les bonnes personnes arrivent. »

HERMANN HESSE

Si oser la critique des prédateurs phallocrates est désormais chose commune, ce dont en tant que concernée je ne peux que me réjouir, il serait hypocrite de taire la toxicité que chaque être humain peut déployer et dont les femmes ne sont pas épargnées. Et puisque l’heure est à la déconstruction, autant y aller franchement : tout le monde est concerné.

Certain.e.s n’ont jamais soigné leurs blessures d’enfance et se comportent comme des enfants frustrés quand iels ne parviennent pas à obtenir ce qu’iels désirent, incapables qu’iels sont de faire preuve d’un tant soi peu d’empathie à l’égard de l’autre. C’est d’autant plus fragrant dans nos collectifs de luttes où les liens ne se définissent pas clairement, ce qui peut donner lieu à des gros malentendus. Ainsi, dans l’ombre de discussions privées, les mauvaises langues font leur œuvre auprès de qui est assez influençable pour les écouter.

Toi, tu te retrouves isolée avec ton éthique qui t’intime de ne pas répondre parce que, malgré tout, tu ne leur veux que du bien. Quoique ce type d’expérience soit désagréable, cela a au moins le bénéfice d’aider à se défaire d’une part de naïveté et à encourager à l’avenir, de mieux s’entourer. À toi qui est trop gentil.le, méfie-toi. Pour éviter de te faire abuser, estime-toi mieux que ça. Garde-toi autant des flatteurs/flatteuses que des suiveurs/suiveuses.

Je ne suis pas née femme, je le deviens, ravie de ne plus être cette gamine trop bonne trop conne qui se met à la merci des jalouses autant que des prédateurs, de celles et ceux qui ne savent s’estimer qu’en dénigrant les autres : c’est d’autant plus délétère qu’il s’agit de l’exact opposé de ce qui devrait nous animer les un.es à l’égard des autres. Au contraire, la sororité nous unit comme des sœurs et des frères.

Nul besoin de profonde intimité pour faire preuve de compréhension à l’égard de l’autre, pour se soutenir, pour s’encourager et pour mettre en œuvre l’entraide dans les situations qui le nécessitent. Car il est des êtres pour lesquels la lutte n’est pas une affaire d’ego mal réglé et de jalousie mal placée.

J’écris ceci afin que mon expérience soit utile et puisse épargner d’autres âmes sensibles, semblables à celles et ceux qui comme moi, souffrent d’un excès d’empathie et qui se trouvent être les victimes de ce genre de dominant ignorant de la poutre qu’iel a dans l’œil pour ne voir que la paille dans le tien.

Sororité

sorority or nothing

“When we really are ourselves, many people move away, but this creates the necessary space for the right people to arrive”.

HERMANN HESSE

If daring to criticize phallocratic predators is now commonplace, which as one of those affected I can only rejoice in, it would be hypocritical to silence the toxicity that every human being can display and from which women are not spared. And since the time has come for deconstruction, we might as well go for it frankly: everyone is concerned.

Some people have never healed their childhood wounds and behave like frustrated children when they fail to obtain what they want, incapable as they are of showing even the slightest empathy towards others. This is all the more fragrant in our collective struggles where the bonds are not clearly defined, which can give rise to major misunderstandings. Thus, in the shadow of private discussions, bad tongues do their work among those who are easily influenced enough to listen to them.

You find yourself isolated with your ethics which tell you not to respond because, despite everything, you only want the best for them. Although this type of experience is unpleasant, it at least has the benefit of helping to get rid of a part of naivety and to encourage better surroundings in the future. To those of you who are too nice, beware. To avoid being taken advantage of, think better of yourself than that. Beware of flatterers as well as followers.

I was not born a woman, I am becoming one, delighted to no longer be that too good too dumb kid who puts herself at the mercy of jealous people as well as predators, of those who only know how to value themselves by denigrating others: it is all the more harmful as it is the exact opposite of what should motivate us towards each other. On the contrary, sorority unites us like sisters and brothers.

No need for deep intimacy to show an understanding of others, to support each other, to encourage each other and to provide mutual assistance in situations that require it. Because there are beings for whom the struggle is not a matter of poorly regulated ego and misplaced jealousy. I write this so that my experience is useful and can spare other sensitive souls, similar to those who, like me, suffer from an excess of empathy and who find themselves the victims of this type of dominant, who is ignorant of the beam in his eye only to see the speck in yours.

One Reply to “sororité ou rien”

  1. S’isoler est parfois la meilleure façon de se retrouver. On peut ouvrir ses bras et son cœur et à chaque frustration se dire j’ai appris

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